CinéClub

Programme ... en un coup d'œil

Romeo + Juliet 19.09


Portrait de la jeune fille en feu 05.10


Lola Rennt 07.11


Crimen Ferpecto 07.12


Nuovo Cinema Paradiso 16.01


Moonrise Kingdom 08.02


Séance des élèves 19.03

 

 

« Big Bisous » Présentation de la saison 2023-2024

Présentation saison Homo sum, humani nil a me alienum puto.

Térence, Heautontimorouménos, I, 1, v.77, -163

 

Consigne :Présentez selon une discipline de votre choix la prochaine saison du cinéclub, intitulée Big Bisous, comprenant les six films suivants : Romeo + Juliet, Portrait de la jeune fille en feu, Lola rennt, Crimen Ferpecto, Nuovo Cinema Paradiso et Moonrise Kingdom en vingt-cinq lignes environ.
Biologiquement

Big Bisous, donc. Evidemment une référence à la chanson de Carlos. Nous ne nous y attarderons pas, d’autant que ladite chanson fait référence à quantité de baisers (sur la main, sur la joue, etc., etc.), alors que cette saison du cinéclub est moins généraliste et s’arrête spécifiquement sur « l’orientation bouche à bouche de deux individus », pour se cantonner à la première partie de la définition de la scientifique (primée aux Emmy Awards) Sheril Kirshenbaum, dans The Science of Kissing. Plus précisément encore, c’est, dans le cadre de cette saison, le baiser dit « amoureux » qui nous intéressera.

Pourquoi ? Pourquoi Romeo embrasse-t-il Juliet, Lourdes Rafael, Totò Helena, Marianne Héloïse, etc. ?

Une galoche, c’est en moyenne 9 ml d’eau échangés, 0.7 mg de protéines, 0,18 mg de composés organiques, 0,71 mg de graisses diverses, 0,45 mg de chlorure de sodium, ainsi qu’1 à 10 millions de bactéries, nous signale le Dr Joseph S. Alpert en juin 2013 dans The American Journal of Medicine. Muscle orbiculaire et langue nous permettent donc de nous livrer à une prudente et inconsciente analyse de notre partenaire. Un complément utile au partage de phéromones qu’implique le rapprochement préalable nécessaire au baiser, à une époque où les données médicales sur autrui ne sont pas encore aisément disponibles au téléchargement. Cette Capulet pourrait-elle porter mes enfants ? Ce cadre de Yeyo’s si bien entouré est-il histocompatible ?

Et cela sans compter les changements hormonaux qu’entraîne cet échange. Baisse du cortisol entraîné par la perspective d’un braquage, augmentation de la dopamine bienvenue lorsque celui qu’on aime est toqué de raton laveur, etc. Le baiser accroît l’ocytocine chez l’homme, renforçant son attachement et lui permet de faire passer en contrebande un peu de testostérone à la femme, accroissant ainsi son désir.

Nulle surprise donc, si ce toilettage mutuel privilégié se retrouve si fréquemment affiché sur la toile des salles de cinéma. Le baiser vu plutôt que vécu aurait-il lui aussi d’insoupçonnables bienfaits qui pourraient expliquer à quel point ces scènes et les histoires qui les précèdent nous fascinent ? C’est l’expérience à laquelle votre cinéclub vous invite à procéder cette année.

Cliniquement

Big Bisous, c’est une référence de dinosaure un peu beauf ; Big Bisous, c’est le fantaisiste Carlos qui chante dans le claquement de voile de ses éternelles chemises hawaïennes les baisers du Crétacé par rapport à ceux du Jurassique. Vu de l’Anthropocène, ça a l’air un peu caduc ; mai 68 y a l’air charmant, mais franchement désuet.

On pourrait s’arrêter là, mais ce serait dommage de se priver d’une extrapolation. Passons donc de Carlos à un moine franciscain du XIIIe siècle, Salimbene de Adam.

Salimbene de Adam rapporte dans sa Chronique une curieuse expérience de linguistique menée par l’empereur Frederic de Hohenstaufen, lorsqu’il dirigeait le Saint Empire Romain Germanique sous le sobriquet de Stupor Mundi. Afin de découvrir quelle était la langue parlée par l’humanité avant l’épisode de la Tour de Babel, explication mythique de la multiplicité des langues en ce bas-monde, cet empereur avait fait rassembler des nouveau-nés orphelins dans une tour coupée du monde, ordonnant aux nourrices s’occupant d’eux de ne jamais leur parler ni jouer avec eux, mais de veiller simplement à les nourrir, les soigner et les tenir propres. La langue que parleraient ces bébés en grandissant serait, telle était son hypothèse, la langue utilisée par Dieu avec Adam et Eve.

Ces bébés moururent.

Carlos a entre autres particularités intéressantes celle d’avoir été le bébé de Françoise Dolto, la doctoresse française familière aux étudiantes et étudiants en psychopédagogie. Elle aussi s’est intéressée aux nouveau-nés. Elle rapporte avoir été témoin d’une expérience clinique alors qu’elle étudiait dans le service pédiatrique du Pr. Ribadeau-Dumas. Ce dernier avait imposé à son personnel soignant de consacrer cinq minutes supplémentaires par jour avec les petits patients dont chacun avait la charge. De ce temps devait être exclu tout soin médical. Il s’agissait de gazouiller et de jouer avec celles et ceux qui en avaient l’âge et de papouiller et de câliner les autres.

La mortalité infantile dans ce service s’effondra.

Big Bisous, c’est votre cinéclub qui vous invite à une plongée dans la mise en récit de ce jeu et cette papouille aussi nécessaires à l’être humain que le sommeil ou la nourriture : l’amour, si souvent cristallisé au cinéma par le baiser. Excellente saison à vous toutes et tous.

Anthropologiquement

Big Bisous, c’est une chanson de Carlos, instantané d’une certaine France de la fin des années 70. Celle que frappe la révolution sexuelle occidentale et pour laquelle, contrairement à ceux qui « pensaient que les bébés ça vient en s’embrassant », le suavium peut se pratiquer avec moins de gravité. C’est de ce baiser-là et de sa représentation au cinéma qu’il sera question dans votre cinéclub. Nous laisserons de côté le basium marquant la parenté et l’osculum affichant le respect mutuel au sein d’un même échelon hiérarchique pour nous consacrer cette année au baiser entre amants.

On peut sur ce sujet être interpelé par deux tendances contraires : d’une part, ce baiser a été singulièrement régionalisé : on parle de French Kiss comme on peut parler de montre suisse (c’est la faute à Doisneau) et pourtant « on a en Europe l’idée qu’il est, en tant que marque d’affection, commun à toute l’humanité ». Toutefois, Darwin poursuivait avec raison dans The expression of the emotions in man and animals que tel n’est pas le cas. C’est en effet une pratique inconnue d’un certain nombre de cultures non-occidentales, à en croire les données ethnographiques (une tentative de recensement culturel de ce baiser effectuée en 2015 (Jankowiak et alii) relève qu’il n’est présent que dans 46% des 168 cultures étudiées).

Dernier cas à considérer : dans d’autres cultures, le suavium, bien que pratiqué, y est d’ordre privé, voire tabou, ce qui restreint sa pratique en public et sa représentation dans l’art (indépendamment des œuvres érotiques ou pornographiques). Ce rapport ambivalent au baiser s’illustre avec une force particulière dans la culture nippone.

Telle est peut-être la raison pour laquelle, malgré la diffusion du cinéma hollywoodien et son recours appuyé au suavium, le baiser « à la française » est rarissime, voire absent de nombreuses productions étrangères, quand bien même elles ne répugnent pas à traiter d’amour. Cela se reflète tout particulièrement dans la programmation de cette année, exclusivement occidentale. Il est en effet difficile de trouver de grandes scènes de baiser dans le cinéma bollywoodien, africain, chinois ou papou. Considérez-vous, chères et chers élèves, comme mis au défi de trouver les exceptions qui confirment la règle !

Pour le cinéclub, Matthieu Troillet

GPTesquement

La prochaine saison du cinéclub, intitulée "Big Bisous", offre une opportunité unique d'explorer les complexités des relations humaines à travers le prisme du cinéma. Les six films sélectionnés offrent des perspectives variées sur l'amour, la passion et la quête de l'identité.

"Romeo + Juliet" déploie une vision moderne de l'amour tragique, mettant en évidence les enjeux sociaux et familiaux qui influent sur les choix amoureux. "Portrait de la jeune fille en feu" explore les liens sensuels et émotionnels entre deux femmes à travers un portrait artistique, mettant en évidence la façon dont les normes sociales peuvent entraver la libre expression des émotions.

"Lola rennt" examine les répercussions du destin et des choix sur les relations, montrant comment de petites décisions peuvent entraîner des conséquences radicalement différentes. "Crimen Ferpecto" plonge dans les dynamiques de pouvoir et d'attraction au sein d'un contexte professionnel, dépeignant comment la poursuite de la perfection peut engendrer des rivalités destructrices.

"Nuovo Cinema Paradiso" offre un regard nostalgique sur les amitiés et les souvenirs qui se tissent dans le monde du cinéma, illustrant comment ces liens peuvent façonner une vie. Enfin, "Moonrise Kingdom" explore la pureté et l'innocence de l'amour à travers les yeux d'adolescents en fuite, mettant en lumière la manière dont la jeunesse peut défier les conventions pour suivre ses sentiments.

Dans l'ensemble, la saison "Big Bisous" propose une analyse sociologique profonde des relations humaines dans des contextes variés, illustrant comment l'amour, la passion et la quête d'identité sont influencés par les normes sociales, les choix individuels et les circonstances. Chaque film offre un angle unique pour décoder les interactions humaines complexes, tout en incitant les spectateurs à réfléchir à leurs propres expériences et émotions.

Texte généré par ChatGPT selon le prompt suivant :

« Présentez selon une discipline de votre choix la prochaine saison du cinéclub, intitulée "Big Bisous", comprenant les six films suivants : "Romeo + Juliet", "Portrait de la jeune fille en feu", "Lola rennt", "Crimen Ferpecto", "Nuovo Cinema Paradiso" et "Moonrise Kingdom" en vingt-cinq lignes environ. »